Espaces verts et crise sanitaire - témoignage de Gravelines

Comment adapter la gestion et l’aménagement des espaces publics aux contraintes sanitaires ?

Retours d’expérience de la Ville de Gravelines, ville 4 fleurs

Entretien avec Jérôme DEKINDT, Technicien cadre de vie au service Parcs et Jardins

Membre du jury départemental des Villes et Villages Fleuris

 

A Gravelines, comme dans beaucoup de communes, toutes les activités du service ont cessé dès l’annonce du confinement.

 

Les semaines suivantes, « des dérogations de déplacements ont été accordées aux agents volontaires pour répondre à la nécessité de besoins de service », précise Jérôme DEKINDT.

 

La reprise de l’activité s’est faite très progressivement avec, dans un premier temps, un maintien des « missions de nécessité absolue de service pour ensuite s’étendre à des missions dites secondaires », poursuit-il. La collectivité a ainsi pu assurer une certaine continuité dans ses missions de service public.

 

Certaines missions n’ont jamais été arrêtées comme :

 

-          La production florale
-          L’abreuvage des animaux en écopâturage
-          La tonte
-          La réception des livraisons

 

Afin de pouvoir assurer le maintien de ces missions, des mesures visant à éviter au maximum le contact entre les agents ont été mises en place. Elles ont été complétées par des équipements spécifiques COVID, à savoir, gants, masques et kits de désinfection.

 

Avant la reprise de chaque agent, le service s’est assuré de l’absence de pathologie afin de garantir la sécurité des « personnes à risques ».

 

Pour les postes administratifs, la répartition entre télétravail et présentiel s’est faite équitablement, de manière à avoir le moins de personnes possible présentes ensemble sur site.

 

En ce qui concerne les agents de terrain, Jérôme DEKINDT explique : « Comme pour l’ensemble des services municipaux, un plan de reprise d’activité a été mis en place pour chaque unité en prenant en comptes les risques et spécificités de chaque mission. Ex : Travail en demi-équipe ; masques à prévoir, espaces fermés au public, 1 agent / véhicule »

 

Les activités qui n’ont pu être maintenues reprendront au fur et à mesure.

 

Ainsi, pour éviter leur stockage et leur entretien, les commandes de végétaux ont été reportées.

 

Pour ce qui est des chantiers, « seules les opérations répondant à certains critères ont été maintenues », assure le technicien. « Chaque entreprise a dû fournir un plan de reprise d’activité en indiquant les mesures et équipements spécifiques au virus COVID pour le chantier concerné ».

 

Parallèlement, pour Jérôme DEKINDT « Cette période de confinement a été un moyen supplémentaire d’accentuer la communication par la diffusion de reportages sur la gestion des déchets, notamment le compost ».

 

 

En effet, la commune disposait déjà, bien avant la crise sanitaire, de nombreux outils de communication autour de sa démarche environnementale tels que des panneaux d’information sur site et une récurrence d’articles dans le magazine municipal. Cela a favorisé l’acceptation de l’augmentation du délai d’entretien par la population, même si quelques plaintes ont toutefois malgré tout émergé.

 

Ce confinement a également eu ses côtés positifs notamment pour la biodiversité. Pendant ce temps, l’être humain a laissé sa place à la nature en témoigne l’apparition d’orchidées dans les pelouses et de chevreuils dans les dunes.

 

Les retards de gestion ne seront pas rattrapés, « on va simplement limiter le retard en se concentrant sur les tâches prioritaires », déclare le technicien.

 

Reprendre la gestion de certains sites engendrera inévitablement un volume de déchets verts beaucoup plus important qu’habituellement mais, pour Gravelines, aucun problème, car « l’ensemble des rémanents est recyclé/ transformé et ensuite réinjecté dans nos massifs ou sur nos différents sites en gestion » affirme-t-il.

 

Le tissu économique français est aussi une préoccupation pour la municipalité. Ainsi, les marchés et les commandes seront relancés le plus rapidement possible afin de limiter au maximum les conséquences pour les fournisseurs ou prestataires locaux.

 

Budgétairement parlant, seul le calendrier va évoluer. En effet, un maximum de projets prévus sera tout de même réalisé mais sera concentré sur un délai plus court afin de respecter l’année budgétaire initialement prévue.

 

Afin de réduire les coûts induits par la gestion des espaces verts dans un contexte où les effectifs du personnel sont réduits et où chaque tâche prend plus de temps d’exécution en raison des nouvelles procédures mises en place, « plusieurs mesures sont déjà envisagées afin de décharger nos agents de la gestion de certains espaces et ainsi concentrer notre service sur d’autres missions. » projette déjà Jérôme DEKINDT.

 

« Voici quelques exemples

 

-          Développer davantage les jardins participatifs,
-          Maintenir et accentuer la communication sur la gestion   différenciée,
-          Accentuer les fauchages tardifs et l’éco pâturage,
-          Impliquer le conseil municipal des jeunes sur l’attribution et la gestion de certains espaces »

 

 A plus court terme, les priorités dès la fin du confinement se concentreront sur :

-          L’entretien des sites scolaires
-          L’arrachage des bulbes dans les massifs en vue de préparer les plantations annuelles
-          La taille de sécurisation des arbres suites aux dernières tempêtes